
La fintech, un dynamisme confirmé
La fintech continue de bien se porter et d’attirer les
investisseurs, comme le montre le dernier rapport de KPMG « Pulse of
Fintech » : les investissements mondiaux dans le secteur (fusions et acquisitions,
capital-investissement, capital-risque) durant l’année 2022 s’inscrivent certes
en recul, mais 2021 était exceptionnelle, une année de rattrapage de 2020 et de
ses confinements. Les 164,1 milliards de dollars (pour 6.006 transactions) en
2022 sont en recul sur les 238,9 milliards de dollars de 2021, mais ils sont
supérieurs aux 124,9 milliards de 2020. La chute durant le second semestre 2022
a pu inquiéter, mais cela ouvre des opportunités pour les acquéreurs.
Les principaux segments de la fintech sont le paiement, l’Insurtech
(l’assurance), la RegTech (réglementation et conformité), la Wealthtech
(gestion de patrimoine), la cybersécurité et les cryptomonnaies. Ce dernier a
été impacté par les faillites de FTX, Terra-Luna, Celsius. La RegTech est le
seul segment en croissance par rapport à 2021 (de 11,8 milliards de dollars à
18,6 milliards de dollars), cela s’explique par les exigences réglementaires
toujours plus élevées des régulateurs à travers le monde. Le secteur des
paiements reste lui en pole position avec 53,1 milliards de dollars investis
(contre 57,1 milliards en 2021), soit environ le tiers des investissements de
la fintech, mais cette prééminence s’explique aussi par une grosse
opération : l’acquisition par l’Américain Block (anciennement Square) de
l’Australien Afterpay, spécialiste du « Buy Now, Pay Later », pour
27,9 milliards de dollars.
Dans le top 10 européen des levées de fonds figure
l’Italie (Sia), la Suède (Tink, Klarna), l’Allemagne (Trade Republic), le
Royaume-Uni (Interactive Investor, FNZ) et le Français Spartfin via son LBO. Selon
FranceFinTech et la BPI, la fintech française constitue le deuxième écosystème
européen derrière le Royaume-Uni, il représente 40.000 emplois créés, 900
entreprises et 10 licornes (sociétés valorisées plus d’un milliard de dollars).
Le retour de l’inflation et la hausse des taux d’intérêt
modifie en profondeur l’environnement monétaire, les néo-banques doivent se
réinventer. Apple lance, aux Etats-Unis uniquement, un compte épargne rémunéré
à 4,15%. Les GAFA – depuis longtemps annoncés – vont-ils bouleverser le
secteur ? On parle beaucoup d’intelligence artificielle et gageons que des
startups vont s’y engouffrer. La fintech reste un lieu captivant d’inventivité
et de ruptures, et le salon Vivatech (14-17 juin à Paris) sera l’occasion de
faire le point.