Revirement complet au début du nouveau millénaire avec le krach des valeurs technologiques en 2000 et les attentats du 11 septembre 2001 : voulant éviter une dépression, la Fed baisse nettement son taux directeur, l’argent devient « gratuit ». S’en suit une bulle du crédit immobilier, facilitée par une innovation financière délétère, les subprimes, et on connaît la suite de l’histoire avec le krach de 2008. La crise des dettes de la zone euro en 2010-2012 amène la Banque centrale européenne (BCE) à suivre la Fed dans sa politique. Le cours de l’or évolue pour progresser à partir de 2002, puis surtout 2005 pour passer de 400 dollars l’once à près de 1.900 dollars en août 2011. Les banques centrales reprennent les choses en main, parviennent à rassurer, et l’or baisse en 2013 et 2014, mais il reprend sa progression à partir de la mi-2018. Puis survient la pandémie du Covid-19 et les confinements qui font exploser les déficits budgétaires et conduisent les banques centrales à faire tourner la planche à billets à un niveau jamais vu.
Voilà où nous en sommes, et la nouveauté de ces derniers mois, c’est le retour de l’inflation : les États-Unis sont sur une tendance moyenne supérieure à 5 % l’an, l’Allemagne est à 4 %, la France devrait bientôt passer les 2 %. Le problème, c’est qu’il est désormais impossible de faire comme Paul Volcker en son temps, c’est-à-dire d’augmenter nettement le taux directeur pour casser l’inflation, il existe en effet un tel montant de dettes, publiques et privées, que l’ensemble du système monétaire et financier affronterait une crise terrible.