Lancé fin 2024, le fonds de partage Delubac Impact Positive Health a été conçu avec l’ambition d’allier gestion financière et impact positif. 50 % des frais de gestion financière sont ainsi reversés à deux organismes bénéficiaires : HELEBOR et la Croix-Rouge française. Pour les investisseurs, c’est aussi un moyen de soutenir des acteurs de l’économie sociale et solidaire qui œuvrent pour améliorer l’accès à la santé et protéger les personnes les plus fragiles. Gwendoline Khoudi, Responsable du département Relations Entreprises, Partenariats & Philanthropie de la Croix-Rouge française, nous en dit plus sur cette collaboration.
Quelles sont les missions de la Croix-Rouge française ?
G.K. : La Croix-Rouge française est une association reconnue d’utilité publique. Elle fait partie du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge qui regroupe plus de 16 millions de volontaires à travers le monde, partageant les mêmes principes d’humanité, d’impartialité, de neutralité et d’indépendance. En métropole comme dans les territoires ultra-marins, la Croix-Rouge française agit en proximité pour protéger et relever sans condition les personnes en situation de vulnérabilité grâce à l’engagement de près de 80 000 bénévoles. En parallèle, la Croix-Rouge française est un acteur majeur de l’économie sociale et solidaire qui gère 635 établissements sanitaires, sociaux, médico-sociaux et forme chaque année 20 000 étudiants aux métiers du soin. Plus largement, nous sommes aussi présents à l’international : nous venons en appui aux Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge dans vingt-deux pays et nous nous mobilisons lors d’urgences majeures par le biais de nos trois plateformes d’intervention régionale dans les Caraïbes, l’océan Indien et le Pacifique sud.
Comment a évolué la place de la finance à impact dans le secteur de l’économie sociale et solidaire ?
G.K. : La finance à impact, ou finance solidaire, occupe une part croissante dans le financement de l’économie sociale et solidaire (ESS). Le montant total des encours a notamment connu une progression quasi régulière ces dix dernières années, atteignant 30 milliards d’euros environ. En cela, la finance à impact représente une source de revenus non négligeable pour les associations ou les Entreprises Solidaires d’Utilité Sociale avec 739 millions d’euros mobilisés en 2024 pour soutenir des projets solidaires. Ce dynamisme est très encourageant et témoigne de l’intérêt des épargnants pour des investissements qui allient gestion financière et impact sociétal.
Qu’en est-il au sein de la Croix-Rouge française ?
G.K. : Malgré cette évolution, la finance solidaire reste cependant marginale au regard de l’épargne totale des Français, puisqu’elle représente 0,4 à 0,5 % des encours selon les dernières estimations, ce qui pose la question de son passage à une échelle plus large. Le même constat peut être fait au sein de la Croix-Rouge française : si les montants collectés augmentent régulièrement, cette source de financement est encore mineure au regard de notre budget global. Néanmoins, la finance solidaire reste une opportunité pour la Croix-Rouge française, c’est pourquoi nous cherchons à multiplier les collaborations avec des acteurs financiers comme la Banque Delubac & Cie.
Comment la Croix-Rouge française s’investit-elle sur le sujet de la santé ?
G.K. : En 2024, une personne sur trois a renoncé à se faire soigner en France. Si certains indicateurs en santé sont plutôt encourageants (allongement de l’espérance de vie, meilleure couverture vaccinale…), notre système fait tout de même face à de nombreux défis : vieillissement de la population, déserts médicaux, saturation des services d’urgence, augmentation des maladies chroniques ou encore dégradation de la santé mentale, notamment chez les jeunes. Ce sont autant de facteurs qui fragilisent notre capacité à garantir un accès aux soins pour tous, particulièrement aux personnes les plus vulnérables. Une situation à laquelle la Croix-Rouge française cherche à remédier en s’appuyant sur des dispositifs variés comme des Accueils Santé Social constitués de professionnels de santé qui proposent un accompagnement médical et social gratuit ou des équipes mobiles, qui vont à la rencontre des personnes les plus fragiles pour leur prodiguer des soins, délivrer des médicaments ou les orienter vers d’autres dispositifs.
En quoi le fonds Delubac Impact Positive Health peut-il renforcer votre action dans le domaine de la santé ?
G.K. : : La collaboration avec Delubac Asset Management, la société de gestion d’actifs de la Banque Delubac & Cie, nous a paru évidente. Le fonds obligataire Delubac Impact Positive Health a en effet pour objectif d’investir dans des émetteurs ayant un impact positif sur la santé pour tous, la santé de qualité et le bien-être. Il s’inscrit dans le cadre des Objectifs de Développement Durable des Nations-Unies et plus particulièrement l’ODD 3 « Donner aux individus les moyens de vivre une vie saine et promouvoir le bien-être à tous les âges ». Grâce au reversement de la moitié des frais de gestion à la Croix-Rouge française via un fonds de dotation, il nous apporte des ressources supplémentaires pour poursuivre notre engagement constant en faveur de l’accès à la santé pour tous. Cette collaboration en étant à ses débuts, nous nous laissons par ailleurs la liberté d’allouer ces fonds aux projets en santé qui seront prioritaires au moment où nous les recevrons.
Quels sont plus spécifiquement les avantages du fonds Delubac Impact Positive Health pour une association comme la Croix-Rouge française ?
G.K. : Le fonds de partage offre un double intérêt. D’une part, il donne à des investisseurs institutionnels ou privés l’opportunité de soutenir une organisation à but non lucratif sans abandonner la recherche de performance. D’autre part, il apporte à la Croix-Rouge française un financement stable et régulier pour le développement de ses actions, indépendant de la performance des marchés grâce au mécanisme de rétrocession d’une partie des frais de gestion. Enfin, la société d’investissement à capital variable (SICAV) qui abrite le compartiment Delubac Impact Positive Health intègre des critères ESG d’exclusion et de sélection des actifs qui sont très importants pour une association comme la nôtre. Ces critères permettent par exemple d’exclure tout émetteur dont l’activité aurait un impact négatif sur la santé et le bien-être.
En conclusion, quel est votre souhait pour les années à venir dans le cadre de cette collaboration ?
G.K. : J’espère que de nombreux investisseurs se mobiliseront pour soutenir la Croix-Rouge française à travers le fonds de partage Delubac Impact Positive Health. C’est une manière pour eux d’avoir un impact concret sur la santé et de redonner du sens à leur investissement. Pour la Croix-Rouge française, la mise en relation avec ces investisseurs est un autre avantage. Au-delà des fonds collectés, c’est un écosystème qui se construit petit à petit avec des acteurs qui ont la volonté de faire bouger les lignes et pourraient devenir de futurs partenaires.
3 questions à Benoît Vesco, Président de Delubac Asset Management :
Comment s’est déroulé le rapprochement avec la Croix-Rouge française ?
B.V. : Quand nous avons lancé notre SICAV de partage, notre avons d’abord privilégié la thématique de la santé qui nous a semblé la plus porteuse, car tout le monde est concerné. Le développement de notre premier compartiment, Delubac Impact Positive Health, s’est ensuite fait sous un angle financier avec, également, l’aide de spécialistes de la santé et du bien-être. À cette étape, nous recherchions des partenaires possédant à la fois une expérience de terrain, complémentaire à la nôtre, et une connaissance de la finance à impact. La Croix-Rouge française répondait parfaitement à ces critères. Après plusieurs échange, l’association est donc devenue l’un des deux bénéficiaires de notre fonds de partage. En résumé, je dirais donc que ce rapprochement est né d’une réflexion menée en interne sur l’impact que pouvait avoir notre gamme de produits puis sur une compréhension mutuelle des apports de la finance solidaire pour soutenir des projets à impact.
En quoi la création du fonds Delubac Impact Positive Health répond-elle également aux aspirations de vos clients ?
B.V. : Chez Delubac Asset Management, nous créons des produits financiers qui ont pour but de valoriser l’épargne de nos clients au gré des performances des marchés. Mais notre rôle ne s’arrête pas là. Nous voulons aussi soutenir des entreprises dont l’activité a un impact positif en fléchant les investissements vers des thématiques comme la santé, l’environnement ou l’inclusion. Comme je le disais, nous avons commencé par la santé en développant une méthodologie qui nous a permis de sélectionner les entreprises de notre fonds de partage Delubac Impact Positive Health au regard de critères comme la mise en œuvre d’actions concrètes sur ce sujet. Nos clients particuliers ne se doutent pas forcément que de tels produits existent et se montrent intéressés quand ils les découvrent. Et cela répond aussi à la demande des investisseurs institutionnels qui doivent, de plus en plus, communiquer sur leurs engagements ESG. Notre fonds de partage prend en compte ces attentes car il est issu d’un travail mené en partenariat avec des acteurs de terrain, HELEBOR et la Croix-Rouge française, qui nous challengent sur nos choix.
Quelle place occupe la finance à impact au sein de la Banque Delubac & Cie ?
B.V. : Elle enrichit notre travail de manière utile en allant au-delà de la recherche de la performance financière. Elle nous apporte aussi une connaissance plus fine des entreprises dans lesquelles nous investissons et peut toucher davantage d’investisseurs en donnant plus de sens à leur épargne. C’est pourquoi la finance à impact est amenée à se développer au sein de notre Banque avec le lancement à venir d’un compartiment dédié à la biodiversité et d’un autre sur l’inclusion. À suivre… !.